UN AGENT EDF peut-il, au nom de ses convictions, refuser d’effectuer
une coupure d’électricité pour impayé chez une famille modeste ? La
réponse ne fait aucun doute pour la centaine de militants CGT qui
s’était déplacée hier matin devant le centre de distribution EDF
d’Asnières. Accompagnés d’élus communistes, les syndicalistes sont
venus défendre un salarié d’EDF menacé de sanctions pour n’avoir pas
appliqué les consignes de sa direction. L’affaire remonte au 12 juillet
dernier.
Ce jour-là, les comités de chômeurs CGT bloquent l’établissement EDF de
Villeneuve- la-Garenne où travaille Noël Hospitael. Ils protestent
contre les coupures d’électricité visant souvent des familles
défavorisées. La CGT estime que le centre d’Asnières (qui rayonne sur
trois départements) a pratiqué jusqu’à 6 000 coupures d’électricité et
de gaz entre janvier et juin 2005.
Rappel : nous effacerons les messages à
caractère diffamatoire, injurieux, xénophobe,
sexiste, les menaces, la pub commerciale et
politique...
Prévisualisation de votre message : (désolé, les retour à la ligne (retour chariot) n'apparaitront que dans le message définitif)
Modération : une histoire de censure et de non information au coeur de Bellaciao
[...]
Je crois avoir été "modéré", car je suis sûr de l’avoir posté et mes
autres commentaires sur d’autres articles sont parus. Dans un premier
temps, nous allons voir s’il est possible de parler d’auto-censure ici.
Si la présente n’est pas publié après deux tentatives, c’est que la
censure existe sur ce site. C’est déjà une très bonne expérience.
Ensuite, si mon commentaire original a été perdu ou, dans tous les cas,
s’il n’est pas paru d’ici demain soir, je le proposerai à nouveau. Là,
nous verrons à quel point il est possible de mettre en doute un
article.
[...]
Commentaire du 10 août 2005 - 22h14 - Posté par 82.***.174.***
En réaction à Mardi 9 août 2005 (14h17)Gaza avant le retrait
Sujet : un de mes commentaires n’étant toujours pas paru 29 heures
après l’avoir posté, je crois à une censure et en fait part dans un
second commentaire où je me soucie de la liberté d’expression sur
Bellacio ; je finis par me rétracter après la publication des deux
commentaires.
Je croyais l’affaire résolue, et j’avais fait un drôle
de Mea Culpa, croyant que j’avais juste réagi prématurément. Bénéfice
du doute oblige, je me suis dit que mon commentaire n’avait pas été
censuré mais que sa parution avait juste pris du retard. Finalement,
les explications ont l’air d’être toutes deux valables, et se repose le
problème d’une forme de censure sur Bellaciao, même si on aime ce site,
même si au premier abord les discussions semblent libres et
productives. Ressituons donc le problème et attaquons-le à bras le
corps, cela évitera des problèmes graves comme celui que je vais
développer : l’intégration dans un consensus médiatique de
Bellaciao alors que ce dernier a vocation à les dénoncer.
Bellaciao
est un site d’information particulièrement efficace, et il l’est
d’autant plus que les internautes ne se privent pas d’apporter leurs
réactions et leur savoir aux articles proposés. Mais il est un cas où
ce système participatif se révèle complètement défaillant. C’est
d’ailleurs sur un sujet à controverse que le mal prend ses racines.
Censure, restriction de la liberté d’expression, ce sont les
conséquences d’un contrôle de l’information même si celui-ci a vocation
à protéger cette liberté.
Pour comprendre, revenons à mon flirt avec cette forme de censure. Peu après la parution de l’article Gaza avant le retrait,
je
propose un commentaire particulièrement virulent remettant en cause les
raisons et les conséquences de l’évacuation de Gaza. Effectivement
"(j’avais) du mal à croire que l’évacuation [...] de Gaza soit un geste
de paix" (9 août 2005 - 17h16 - Posté par 82.***.174.***)
ai-je
aussitôt répliqué. Environ 29 heures après j’ai la surprise de
constater que, contrairement aux autres commentaires écrits le même
jour mais en réaction à d’autres articles, mon message n’avait pas été
publié. Réaction excessive, je met en doute la liberté d’expression sur
Bellaciao avec une telle précipitation que j’en oublie la politique
locale concernant des "sujets à risque" : "Ce forum est modéré a
priori [...]".
Je
décide toutefois d’adopter une stratégie telle que l’accord à l’amiable
soit la première solution à considérer. Je propose, en échange de ma
parution, un gage de liberté d’expression. Mon message et mon
accusation seront tous deux publiés en moins de 29 heures, c’est le
moins qu’on puisse dire. Aussitôt, me sentant coupable de ma
précipitation, je me donne tort et l’affaire fut close. D’autant plus
close que j’avais eu la "chance" que personne d’autre que moi n’avait
pris la peine de commenter l’article. Aujourd’hui la plaie se
rouvre :
[...]
Cet article semble diffamatoire, injurieux, xénophobe, menaçant, et
prend même des allures de propagande. Mais tout va bien, il n’a l’air
ni sexiste, ni capitaliste. Moi qui m’étonnais que peu de personnes
prennent la peine de commenter les articles sur le sujet.
[...]
Commentaire du Lundi 29 août 2005, 09:20:17, non publié pour l’heure
En réaction à Dimanche 28 août 2005 par Elias KhouryUne salve d’amour pour GazaSujet :
je répond de manière virulente à un article qui me fait sortir de mes
gonds ; cet article me paraissait démagogique, et je finis par
constater qu’il rentre en contradiction avec l’étiquette de
Bellaciao ; 40 heures plus tard, mon commentaire n’est toujours
pas publié, et un autre intitulé "Les larmes de la honte" appuyant
l’article "Observons le fiasco de Gaza - La honte pure
!" attend sa publication avec impatience.
Le problème se répète. Un commentaire n’est toujours
pas paru après un délai supérieur à celui qu’on pourrait attendre d’un
tel site sur le support de l’instantanné. Le message a-t-il été
censuré, ou a-t’il souffert d’un délai ? Je ne peux rien affirmer pour
l’instant en ce qui concerne la cause de l’incident, mais une
conséquence se dégage. En effet, si les médias traditionnels sont
sujets à un droit de réponse de même importance que le message l’ayant
provoquée, un des défauts de cette sécurité est son délai de quelques
semaines avant d’être appliqué. Sur Bellaciao, le droit de réponse est
à priori immédiat...
Au détail près qu’en plus de
l’étiquette du site - "[sont effacés] les messages à caractère
diffamatoire, injurieux, xénophobe, sexiste, les menaces, la pub
commerciale et politique..." - il existe un système de modération
renforcée qui n’est plus appliquée après coup, mais avant publication.
Cela impose un délai à priori court. Cependant, au vu de la quantité
d’article qui parait, le temps que la réponse soit publiée, l’article
de base est déjà relégué en second plan, en deuxième page. Un droit de
réponse donc très rapide, mais dont l’importance n’est pas garantie.
Rien de très grave, donc, si ce n’est l’engrenage grinçant qui va
amplifier ce petit défaut de communication.
L’éternel
conflit israelo-palestinien est le sujet le plus houleux du moment. Et
là les problèmes commencent : trop de réactions douteuses, entre
autres celles dénoncées par l’étiquette du site et les petites
tricheries propres à Internet comme le flood. Dès lors, on peut
comprendre qu’une politique de restriction soit mise en place là où
tout peut arriver en un minimum de temps et où on ne peut effectuer une
surveillance permanente. Là, le droit de réponse en souffre, même si
cela repose sur une loi d’intérêt commun plutôt que sur un arbitrage.
Une première explication sur le manque de réactions des internautes et
qui inspire le doute, à court terme pour l’instant, sur une censure
plus directe.
Mais un autre manque vient s’ajouter à
cela. En effet, comme le suggère le dernier extrait d’un de mes
commentaires, il est plus que probable que certains articles publiés
par des membres de Bellaciao se révèlent particulièrement contraires à
sa propre étiquette. Rien de choquant outre mesure puisque je ne pense
pas que les membres aient vocation à se surveiller les uns les autres,
même cela aurait peut-être été utile dans le cas présent. Le préjudice,
c’est que le droit de réponse est déjà en difficulté et les internautes
ne peuvent intervenir en toute liberté. Maintenant, que voyons-nous
généralement - car il existe égalements des articles plus pertinents -
quand on parle de Gaza ?
Larmes des uns, histoire
des autres, les arguments fallacieux fusent et personne ne se prive de
répondre à la démagogie par la démagogie, souffrance contre souffrance.
On parle de la résistance des fanatiques juifs, on parle de l’espoir
des natifs palestiniens. Les articles peuvent se révéler complètement
dépourvus d’analyse au profit de la simple prise de position. C’est une
absurde guerre des mots, alors que le message médiatique prend une tout
autre tournure. En effet les positions israéliennes, palestiniennes et
internationales commencent à se faire étrangement écho, voire à se
créditer les unes les autres.
Finalement, la cible
est toute trouvée, désignons, accusons et diabolisons les méchants
colons, barbares qui volent sans vergogne la terre des palestiniens
pris en pitié, affirmation sur laquelle on se met d’accord sans
réfléchirà l’aide d’énormes clichés. Se crée ainsi le brouillard des
larmes, à travers lequel l’information a du mal à percer puisqu’elle
n’est pas là pour appuyer les propos, que l’on accepte d’ailleurs sans
ciller ou qu’on intolère simplement. Ainsi, dans son article intitulé "Cher colons ... “Chers” dans le sens le plus littéral du terme...", Uri Avnery
devient une caricature de juif avare en ramenant le problème à une
question d’argent puisque "maintenant nous payons des millions [...]
pour extirper [les colons] de là". Pendant ce temps, Elias Khoury envoie Une salve d’amour pour Gaza
en rapportant "les tragédies des Palestiniens [dont les] souffrances
sont infinies" donc inégalées, inégalables, mystifiées. Ce dernier
proclame même dans l’indifférence générale qu’ "en fin de compte, la
terre
appartient aux morts" dans son obstination à ne pas comprendre pourquoi
les colons emportent avec eux les cadavres de leurs défunts, sans doute
simplement pour pouvoir se recueillir sans avoir à franchir des
frontières qui veulent se concrétiser dans le béton.
Comment
en est-on arrivé là ? Des circonstances, des manques et des erreurs,
humaines finalement. Que les médias conventionnels pêchent, rien
d’exceptionnel même si c’est déjà difficile à accepter. Mais venant de
Bellaciao, où règnent habituellement pertinence de l’information et
liberté d’expression, on a un pincement au coeur et on est déçu par ce
qui est, au final, un échec d’une sorte de journalisme participatif.
Finalement, la désertion des forums ne serait-elle pas
expliquée en grosse partie sur une carence d’information par lequel je
suis moi-même frappé et qui nuit gravement à la liberté d’expression ?
Comment parler sans lieux communs de ce qu’on ignore ?
Je
vais procéder, pour être publié, de la même manière que pour ma
première dénonciation - pour ne pas avoir la langue de bois - de
censure, aussi indirecte puisse-t’elle être cette dernière. Je vais
offrir un gage d’avenir.
Je lance un appel aux
membres de Bellaciao pour publier ce message en tant qu’article et non
seulement en simple commentaire. Une déficience nuit à la bonne marche
de ce site, et je propose d’agir maintenant dans l’intérêt de tous. Je
leur demande de me contacter à l’adresse farfadh@free.fr
afin que je puisse leur fournir l’image qui accompagne
traditionnellement chaque article. J’aimerais également que soient
publiés - j’espère que c’était votre intention mais que vous avez
seulement trop tardé - mes deux commentaires qui restent en suspens.
Je lance un appel aux internautes pour prendre la parole maintenant, pendant que le sujet est d’actualité. Car selon Jennifer Loewenstein, s’il y a une chose à voir en "observant le fiasco de Gaza, c’est la honte pure".
Comment se fait-il que nous n’avons pas pu nous approprier le sujet et
en subir passivement les conséquences ? J’attend vos réactions avec
impatience, nombreuses j’espère, puisque je pense que Bellaciao a un
bel avenir devant lui. Gageons que cet outil nous servira contre le
pilonnage obsène des médias sur les consciences.
Je
remercie ceux qui ont eu le courage de lire ce message. Des
remerciements aussi à ceux qui sauront reconnaitre nos erreurs. Et
merci d’avance à ceux, membres ou visiteurs, qui m’accompagneront dans
cette démarche.
Farfadet, empêcheur de penser en ronds.
PS :
nous sommes vendredi, et maintenant trois articles, dont celui-ci,
n’ont pas été publiés ; ils ont attendu jusqu’ici de 2 à 4
jours ; le problème se confirme et je demande le soutient de
chacun, non seulement par la prise de parole sur ce site et par
courrier à farfadh@free.fr. Je connais encore peu de monde ici, et j’espère que Copas et Laurent seront de la partie dans cette soif de démocratie :)